Les mains de Martin Trainer se sont détachées de son putter, ses yeux se sont fermés, sa tête a roulé vers le ciel, et les acclamations folles ont montré que les gens ont vu ce qu'ils voulaient voir. Le déroulement était passionnant et la fin dramatique. L'un des personnages principaux était le joueur le plus populaire du golf. Dans les moments critiques, il a trébuché à plusieurs reprises - notamment sur le dernier coup de la journée - et bien qu'il ne soit pas nécessaire de nous rappeler que le golf est démocratique dans sa cruauté, ces erreurs sont remarquables, car la pression n'existe que lorsque l'enjeu est important. Quand il restait Rory McIlroy et Shane Lowry à la fin, on pouvait immédiatement constater que le golf était plutôt bon cette semaine.

Et cela vaut la peine de se demander s'il s'agit de la meilleure chose que ce tournoi ait jamais offerte.

"C'est décevant pour les deux gars de finir comme ils l'ont fait", a déclaré Lowry, après avoir remporté le premier trou de 'sudden death'. "Mais nous avons simplement eu la meilleure semaine. Chaque fois que Rory voudra travailler avec moi, je serai heureux de le faire."

Souvenez-vous - lors d'un déjeuner après leur victoire à la Ryder Cup l'automne dernier, où l'alcool coulait à flot, McIlroy et Lowry ont décidé de s'associer pour le seul événement par équipe du circuit en saison régulière. Les deux hommes ont rapidement mis de côté le proverbe d'Hemingway: "Fais toujours à jeun ce que tu as promis de faire quand tu étais ivre; cela t'apprendra à te taire", en réalisant un premier tour de 61. Ils ont survécu au foursome de vendredi avec un 70 et sont revenus avec un 64 au best ball pour s'assurer une place dans l'avant-dernier flight, derrière Zac Blair et Patrick Fishburn et Luke List et Henrik Norlander.

Avec Trainer et Ramey, c'est une autre paire qui était sous les feux de la rampe le dimanche. Ils ont joué un tour de -9 et ont ainsi pris la tête au clubhouse avec -25. C'était une avance qu'ils croyaient ne pas pouvoir conserver, mais l'incroyable s'est alors produit, car toutes les équipes des dernidrs flights n'ont pas pu aller plus loin alors que le vent se levait. McIlroy et Lowry avaient besoin d'un birdie au dernier trou pour avoir une chance de jouer un trou supplémentaire, ce qu'ils ont réussi à faire grâce à un troisième coup habile de McIlroy et un coup propre de Lowry.

Bien que McIlroy et Lowry aient été les chouchous du public, il n'a pas été difficile de vibrer avec Ramey et Trainer, d'autant plus que ce dernier ne possède pas encore de carte du Tour et qu'une victoire aurait signifié deux ans de sécurité d'emploi.

"J'ai simplement joué comme sur un trou normal. Nous avons fait de notre mieux", a déclaré Trainer. "Le golf est difficile et parfois les choses ne se passent pas comme on le souhaiterait. Nous avons eu notre chance, et c'est tout ce que vous pouvez souhaiter."

Fait remarquable, il s'agit de la première victoire de Lowry sur le PGA Tour depuis son triomphe à l'Open de Royal Portrush 2019 et de sa septième victoire professionnelle en carrière. Pour McIlroy, il s'agissait dimanche de son 25e trophée sur le PGA Tour, ce qui le place au 23e rang de la liste des victoires sur le circuit, à égalité avec Johnny Miller, Tommy Armour et Macdonald Smith.

"Oui, absolument incroyable", a déclaré McIlroy. "Je pense que gagner un événement du PGA Tour est déjà très cool, mais le vivre avec l'un de ses amis les plus proches, c'est encore plus cool. Nous nous connaissons depuis très, très longtemps, probablement plus de 20 ans, alors quand on pense à l'endroit où nous nous sommes rencontrés et d'où nous venons, et maintenant être ensemble sur cette scène, c'est une histoire super cool, et oui, c'est juste fantastique ensemble avec ce gars."

Il n'y a pas de points de classement mondial pour le Zurich Classic, mais leur victoire était le meilleur scénario pour le tournoi, tant pour les responsables que pour les fans. Ils ont été l'attraction principale d'un tableau qui manquait de stars et, avec leur background irlandais, l'une des rares paires à avoir une histoire intégrée avec laquelle il était facile de s'enthousiasmer. En revanche, ce à quoi nous avons assisté dimanche était l'idéal platonique d'un événement par équipe du Tour, et le fait que cela se soit produit n'a fait que prouver que ce qui est promis est rarement tenu.

Le fait que le TPC Louisiana ne fasse pas partie des joyaux de la couronne du Tour renforce la misère du tournoi, tout comme la faible affluence. Le Zurich avait un concurrent de date, le New Orleans Jazz & Heritage Festival, et les New Orleans Pelicans accueillaient un match de playoff NBA le samedi après-midi. Les fans de golf présents sur le terrain se sont concentrés autour de McIlroy et Lowry, tandis que le reste du terrain était relativement ouvert.

Dans le golf, deux des combattants les plus puissants sont souvent la patience et le temps. On l'a vu dimanche, lorsque McIlroy et Lowry n'ont pas forcément lancé une attaque, mais ont tenu tête à leurs adversaires. C'est peut-être ce dont la Zurich a besoin : De la patience et du temps, plus de marge de manœuvre pour laisser grandir son format d'équipe, en espérant qu'elle produise plus d'histoires comme celle de dimanche.