"La nouvelle d'aujourd'hui n'est en aucun cas un commentaire sur l'importante perspective et l'influence de Rory. Il s'agit simplement d'une question d'adhésion à notre processus de gouvernance par lequel un joueur du circuit devient membre du conseil d'administration", peut-on lire dans sa déclaration.

Quelles sont donc les "nouvelles d'aujourd'hui" ? Comment cela a-t-il impliqué Monahan, McIlroy, Tiger Woods, Webb Simpson et Patrick Cantlay ? Voyons ce qui s'est passé.

I. Un article sur Rory

"L'actualité du jour a commencé il y a plusieurs semaines avec un article du Guardian annonçant que Webb Simpson quitterait le conseil d'administration du PGA Tour et que Rory McIlroy prendrait sa place. Cette information était intrigante, car McIlroy avait démissionné du conseil quelques mois auparavant. Et maintenant, il y retournerait?

"Je pense que je pourrais être utile au processus", avait-il déclaré à l'époque, déplorant les mois passés sans progrès significatifs dans les négociations avec le Fonds d'investissement public saoudien. "Mais seulement si les gens veulent que je m'implique."

II. Il ne s'est rien passé

Pendant quelques semaines. On a parlé d'un vote, mais le vote n'a pas eu lieu. Il y a donc eu un rapport et puis plus rien. Cela semblait étrange. La question se pose: les personnes concernées ne voulaient-elles pas que McIlroy soit impliqué?

III. Rory ne rejoint pas le conseil d'administration

Désolé de gâcher la fin, mais mercredi matin, McIlroy s'est adressé aux médias après son Pro-Am matinal à Quail Hollow, Charlotte (Caroline du Nord), et a annoncé la nouvelle: il n'y aura pas de retour pour lui. 

McIlroy a décrit la situation comme étant "inconfortable", "compliquée" et "désordonnée". Il a ajouté que le processus avait "ouvert de vieilles blessures et des cicatrices à cause de choses qui se sont produites auparavant." Il a tendu la main pour aider, a-t-il dit, mais les choses se sont compliquées. Aucun résultat. Tout cela semblait plutôt douloureux. "C'est donc très bien, sans rancune, et nous allons tous passer à autre chose", a-t-il déclaré, cherchant à conclure sur une note d'espoir.

IV. Webb raconte sa version de l'histoire

Après McIlroy, c'est Webb Simpson qui a pris le micro. Il habite près de Quail Hollow et joue sur une exemption de sponsor cette semaine. Il a déclaré que la manœuvre de McIlroy venait d'un point de vue simple: il veut juste aider. "Son point de vue est très important pour nous", a déclaré Simpson. "C'est un joueur d'envergure mondiale, il l'a toujours été, donc je pense que son point de vue est important, et les autres gars pensent la même chose."

Webb Simpson a ajouté que M. McIlroy ne souhaitait pas provoquer "de drame ou d'histoires", mais nous y sommes. Quant à la thèse que les autres membres du conseil d'administration n'étaient pas à l'aise avec le retour de M. McIlroy? Il ne l'a pas vu de cette façon. "Non. Je pense que nous avons dû réfléchir à la meilleure façon d'utiliser sa personne", a déclaré Simpson. "Il y a beaucoup de rôles différents en ce moment que les différents joueurs jouent dans les différents comités ou nous dans le conseil d'administration ou le conseil d'entreprise."

Cela soulève une possibilité intéressante: même si M. McIlroy ne fait pas partie du conseil d'orientation, pourrait-il siéger dans l'un de ces comités ?

V. Le moulin à rumeurs s'est emballé

Le terme "rumeur" n'est probablement pas juste. Il y avait sans doute une part de vérité dans tout cela. Mais plusieurs médias spécialisés dans le golf ont repris les commentaires de M. McIlroy et ont relié les points pour supposer que le triumvirat du conseil d'administration composé de Patrick Cantlay, Jordan Spieth et Tiger Woods avait travaillé ensemble pour bloquer la nomination de McIlroy. Si c'était vrai, ce serait salace; après tout, Spieth a remplacé McIlroy à l'automne, et Cantlay et McIlroy ont des différends à propos de la Ryder Cup avec le conseil d'administration depuis des mois, et Woods et McIlroy ont créé une ligue de golf ensemble. C'est un petit monde très complexe.

Il est particulièrement enchevêtré pour McIlroy, ce qui est considéré à la fois comme une force et une faiblesse pour sa candidature au conseil d'administration; il est proche du Fenway Sports Group, qui est au cœur du nouveau groupe d'investissement SSG (Strategic Sports Group) du PGA Tour, et entretient des relations avec Yasir Al-Rumayyan, le gouverneur du PIF et le président du LIV Tour. Ajoutez à cela le fait qu'il est numéro 2 mondial et une superstar et McIlroy semble être un homme qui pourrait aider à trouver un terrain d'entente ou un homme avec des conflits d'intérêts, selon la personne à qui vous posez la question.

VI. Le commissaire rectifie le tir

Monahan a clairement indiqué que l'omission de McIlroy était "simplement une question d'adhésion à notre processus de gouvernance". Le fait qu'il ait fait cette déclaration est révélateur, et c'est peut-être un signe que Monahan sait qu'il ne faut pas laisser McIlroy se perdre dans la nature.

D'autres personnes familières des négociations ont confirmé le récit de Monahan: il y avait un vice de procédure dans le plan initial. Simpson n'était pas autorisé à présenter une démission conditionnelle en désignant son successeur. Cela ne veut pas dire que les autres facteurs n'ont pas joué un rôle, mais la nomination de McIlroy n'a jamais atteint le stade du vote officiel.

"Le maintien de Webb à son poste de membre du conseil d'administration et du conseil d'administration du PGA Tour Enterprises jusqu'à la fin de son mandat assure la continuité nécessaire en cette période cruciale", poursuit le communiqué de Monahan. "Nous progressons dans nos négociations avec le PIF et nous travaillons collectivement - les Player Directors, nos Boards et la direction du Tour - pour rester ouverts à toutes les voies qui font progresser le Tour dans le meilleur intérêt de nos joueurs, de nos partenaires et, plus important encore, de nos fans."

VII. Un comité important a été nommé

Quel est le bon timing? Mercredi, Tiger Woods a été le seul joueur nommé au "sous-comité de transaction" de cinq personnes du PGA Tour Enterprises qui négociera avec le PIF saoudien; il sera rejoint par Monahan, le président du conseil d'administration Joe Gorder, John Henry du Fenway Sports Group et Joe Ogilvie, récemment nommé au conseil d'administration.

Plusieurs sources ont évoqué la possibilité que McIlroy rejoigne cette sous-commission à un titre ou un autre, même s'il n'est pas membre du conseil d'administration. Il s'agirait d'un compromis logique, qui éviterait l'épineux problème d'une nomination de McIlroy au conseil d'administration, tout en tirant parti de son point de vue et de ses relations. Rory McIlroy a clairement indiqué qu'il pensait qu'un accord entre les factions belligérantes du golf était la meilleure solution et qu'il avait l'occasion de contribuer à sa réalisation.

Mais quelles sont les parties qui souhaitent que l'accord soit conclu? Et selon quels paramètres? Comme pour toute cette saga, ne croyez pas à la prochaine étape concrète avant de la voir.

Source: Golf.com; Photo: Getty