Seul Jack Nicklaus a franchi plus de cuts que Couples au Masters (37 contre 31), et s’il poursuit sur cette lancée, Couples pourrait entrer une nouvelle fois dans les livres d’histoire. Son 71 de jeudi n’est que son quatrième score sous le par sur les dix dernières années à Augusta. Et comme en 2023, où il avait aussi ouvert avec un 71 à 63 ans, Couples montre qu’il sait toujours dompter le parcours qu’il appelle son « paradis ».

« C’est une sacrée partie. Je suis crevé », a-t-il déclaré en souriant, ses favoris argentés dépassant de sous sa casquette. « J’ai plutôt bien joué. J’ai rentré un coup au 13 pour un bogey solide, j’ai tapé droit, trouvé la plupart des fairways, et mes chips étaient meilleurs que d’habitude ici. C’était très amusant. »

Le coup du jour ? Un hybride 6 depuis 186 yards au 14, qui a franchi le faux plat du green et roulé directement dans le trou pour un eagle inespéré – son tout premier sur ce trou en 141 tours à Augusta. Il n’y avait plus fait birdie depuis 2014.

« Quand je l’ai frappé, je savais que c’était bon », a-t-il expliqué. « Ça a juste passé la crête, là où Harris [English] s’est arrêté. Puis j’ai entendu la foule. C’était dingue. »

Mais le coup dont il voulait vraiment parler était son troisième du jour, au trou n°1. Une position difficile à gauche du green, où il n’aurait jamais pensé atterrir, et qu’il a pourtant transformée en birdie avec un putt de 15 mètres. Couples n’a dans son sac que quatre fers : 7, 8, 9 et pitching wedge. 

L’année dernière, il avait joué malgré des infiltrations de cortisone et un état physique fragile. Sa passion pour Augusta est telle qu’il pensait même que cette édition serait sa dernière, croyant qu’une limite d’âge de 65 ans s’appliquait aux anciens champions. Mais son agent, Lynn Roach, l’a rassuré après avoir parlé avec Steve Ethun, directeur du tournoi.

« Lynn m’a dit : J’ai parlé à Steve, ce n’est pas ta dernière année. J’étais soulagé. Je ne veux pas être un clown ici. Je peux encore scorer, tant que le temps est clément et que je ne fais pas de bêtises. Si je signe des 73, 74, ou même un 70 demain, j’aurai une chance. C’est ça, mon objectif. Comme Langer, comme Cabrera. Les anciens, on vise juste le cut. »

Jusqu’à quand pourra-t-il encore jouer ? Couples ne se prononce pas :

« Je ne peux pas répondre. Je continuerai tant que je peux taper un bon drive au 1 et scorer correctement. Ce n’est pas une question d’âge, mais de performance. Aujourd’hui, j’ai tapé quelques très bons drives. Ça m’a facilité la tâche. Peut-être que je reviendrai l’an prochain. Peut-être à 70 ans. Je ne sais pas. »

Ce qui est certain : Fred Couples a encore prouvé qu’il mérite sa place au Masters. Et tant qu’il pourra faire vibrer le public à Augusta, il continuera de revenir là où il se sent chez lui.

Photo by Andrew Redington/Getty Images