Que des joueurs venus de toute l’Europe participent aujourd’hui et que les matchs aient été organisés en Espagne, en France, en Italie ou aux quatre coins des États-Unis aurait paru inimaginable à l’époque. Mais au fond, la Ryder Cup est restée ce que Ryder espérait : une compétition acharnée où se mêlent esprit d’équipe, fierté et histoire.

Un regard sur la chronologie montre 15 moments décisifs qui ont transformé une rencontre entre la Grande-Bretagne et les États-Unis en l’événement collectif le plus important du golf.

1927 

Worcester, Massachusetts, accueille la première édition officielle après six ans de discussions. Deux matchs non officiels avaient eu lieu auparavant, en 1921 à Gleneagles et en 1926 à Wentworth. Ryder et Walter Hagen posèrent alors les bases d’une compétition régulière, Ryder finançant un trophée de 250 livres.

1935 

Au Ridgewood Country Club dans le New Jersey, les États-Unis prirent l’ascendant. Hagen, Sarazen, Smith et Wood menèrent leur équipe à une victoire 9-3. Ce succès marqua le début d’une série de sept victoires consécutives.

1947

Après la Seconde Guerre mondiale, le retour de la Ryder Cup n’était pas acquis. Robert Hudson, producteur de fruits de l’Oregon, organisa le Portland Golf Club comme site et paya le voyage de l’équipe britannique. Sur le parcours, les Américains s’imposèrent 11-1.

1957

À Lindrick, en Angleterre, la Grande-Bretagne remporta son premier succès depuis 1933. Le capitaine Dai Rees, vainqueur de ses deux matches, mena son équipe à une victoire 7½-4½, unique succès britannique entre 1933 et 1985.

1965

À Royal Birkdale apparurent les premières structures modernes. Une donation de 11'000 livres servit à créer un village de spectateurs, des programmes souvenirs et un pavillon d’accueil. Les États-Unis gagnèrent 19½-12½, mais hors du parcours, une nouvelle ère débuta.

1969

Le premier match nul entra dans l’histoire comme «The Concession». Jack Nicklaus offrit un court putt à Tony Jacklin pour partager leur match et le duel global. Pour certains, ce fut un geste de sportivité, pour d’autres une erreur – un signe de la rivalité croissante.

1979

La décision d’intégrer toute l’Europe marqua un tournant. Seve Ballesteros fit ses débuts, même si les États-Unis gagnèrent encore 17-11. Ce fut aussi la première utilisation de l'«Envelope Rule».

1985

À The Belfry, Sam Torrance rentra un putt de birdie décisif au dernier trou pour battre Andy North. L’Europe remporta pour la première fois la Ryder Cup, mettant fin à 28 ans de domination américaine.

1991

Le «War by the Shore» à Kiawah Island fut l’un des matches les plus électriques. Dans une atmosphère enflammée, tout se joua sur le putt manqué de Bernhard Langer contre Hale Irwin au 18e trou, offrant la victoire aux États-Unis.

1999

À Brookline, les Américains réussirent un retour historique. Menés 6-10 avant les simples, ils renversèrent la situation grâce au putt de birdie de Justin Leonard sur le 17, assurant le point du match nul décisif.

2012

À Medinah, l’Europe rendit la pareille. Après un retard de 6-10, l’équipe gagna 8½ points lors des simples du dimanche et conserva le trophée. Ian Poulter avait lancé l’élan dès le samedi avec une série victorieuse aux côtés de Rory McIlroy.

2014

À Gleneagles, après une lourde défaite 11½-16½, la conférence de presse fut marquée par la critique ouverte de Phil Mickelson envers son capitaine Tom Watson. Cette scène déclencha une réorganisation du système américain avec une «Task Force».

2016

À Hazeltine, les États-Unis semblèrent revitalisés et triomphèrent 17-11. Portés par une nouvelle génération, ils paraissaient prêts à inverser la tendance.

2018

Au Golf National, près de Paris, l’Europe domina 17½-10½. Les Américains furent dépassés dès le début, Tiger Woods resta sans point et Patrick Reed déçu.

2021/2023

À Whistling Straits, les Américains enregistrèrent une victoire record 19-9. Mais deux ans plus tard, à Rome, l’Europe s’imposa 16½-11½ devant son public. Les quatre dernières éditions ont toutes été gagnées largement par l’équipe à domicile. L’Europe arrive à Bethpage Black avec 11 joueurs du succès de Rome et le capitaine Luke Donald, dans l’espoir de briser la série à l’extérieur.

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